Le prix bonnet d’âne en matière d’égalité femmes/hommes. Un prix qui dénonce, qui cingle ou qui taquine …. mais qui ne condamne pas à la place des juges. Le public est invité à voter sur cette catégorie.
Choix du/de la lauréat.e par vote du comité stratégique des Fameuses.

L’AFFAIRE DE SAINT-NAZAIRE
Classé sans suite en juin, l’enquête pour viol d’une conseillère municipale de Saint-Nazaire par un adjoint a défrayé la chronique. « Libération de la parole » pour les un.e.s, « instrumentalisation politique » pour les autres, la mairie de Saint-Nazaire s’est retrouvée au cœur d’une crise retentissante. Un collectif d’élu.e.s, baptisé « Ils ne nous feront pas taire », a accusé l’adjoint et dénoncé, de façon plus générale, « un climat de sexisme ambiant et oppressant à la mairie ». Placé dans une situation délicate, le maire a saisi la procureure de la République et renvoyé les parties dos à dos tout en se disant « extrêmement attaché à la prévention des violences faites aux femmes ». Ce feuilleton connait encore de multiples rebondissements qui appellent à la prudence, mais il mérite de figurer dans ce palmarès en tant que cas d’école global. Au bout du compte, a tort ou à raison, cette ambiance délétère raconte quelque chose de profond sur notre impréparation généralisée à accueillir la parole des femmes qui se déclarent victimes de violences sexistes et sexuelles. Ça n’aide pas forcément les suivantes …

MEDEF Pays de la Loire : Quand l’égalité femmes-hommes n’est pas un sujet d’avenir
A l’automne, les photos de la conférence de presse du Medef des Pays de la Loire pour la parution de sa contribution POUR UNE CROISSANCE RESPONSABLE à l’horizon 2050, ont suscité un certain émoi sur les réseaux sociaux. Le motif ? « Chef d’entreprise » s’y conjugue exclusivement au masculin et ça se voit. Mais, a vrai dire, le problème n’est pas là, ou pas que… La lecture de cette synthèse « d’un travail collaboratif de plus de six mois » pour faire de la région « the best place to work » est bien plus instructive. Emploi, mobilité, innovation, vieillissement de la population, international, numérique, environnement…, rien n’est oublié … sauf la question de l’égalité femmes-hommes ! Pour une vision prospective à 30 ans, avouez que c’est particulièrement moderne.

NANTES ATLANTIQUE HANDBALL : Des tests de grossesse à l’insu de leur plein gré
Episode 1 : L’association des joueuses et joueurs professionnel.les de Handball (AJPH) révèle que, dans le cadre des bilans biologiques de début de saison, l’analyse d’éléments visant à détecter un état de grossesse aurait été prescrite par le médecin du club du NAH sans le consentement des joueuses …
Episode 2 : Le président du club organise une conférence de presse avec une partie de ses joueuses qui semblent conforter sa position : Il n’y a rien d’illégal, il n’était pas au courant. C’est une initiative du médecin. Tout cela relèverait d’un problème de communication.
Episode 3 : Pavé dans la marre de six joueuses qui contredisent cette version et démentent avoir été informées et avoir donné expressément leur accord.
Episode 4 : Le médecin confirme avoir pris cette initiative pour l’ajustement éventuel des charges de travail et médications à prodiguer aux joueuses, ce qu’il ne semble pas pratiquer pour les autres sportives qu’il accompagne
Ce que révèle cette affaire : Au mieux, une forme d’opacité préoccupante dans le suivi médicale des joueuses et l’existence d’un « problème » maternité dans le sport de haut niveau, au pire …

OUEST FRANCE : Du Point de vue … des hommes
Les lecteurs du journal Ouest France connaissent bien la rubrique « Point de vue » publiée en bonne place, en bas à droite de la page 3 du journal. Editorialistes, économistes, sociologues, philosophes, scientifiques, politiques … s’y relaient pour donner leur opinion sur les grands sujets de société. Réforme des retraites, PMA, brexit, migrants, écologie … la seule lecture de ces « Points de vue » permet de se faire une image du Monde. Et quelle image ! La quasi-totalité de ces « avis », « opinions » ou « façons de penser » ne sont exprimés que par des hommes ? En soit, la place minorée des femmes dans les médias n’est ni une surprise, ni l’apanage du premier quotidien français (650 000 exemplaires par jour en 2018). Mais là, avec 6,5 % de contributions féminines entre janvier et septembre 2019, cette rubrique de Ouest-France bat tous les records !