Saison #1

26 mars 2021

L’argent

La crise que nous vivons révèle une nouvelle fois que les femmes sont en première ligne des inégalités à cause d’un système économique qui les discrimine.

Ce n’est une découverte pour personne. Mais ce qui est vrai pour les premières de corvée, l’est également pour les premières de cordées : au club des milliardaires, les femmes se comptent aussi !

  • Salaire : – 25 %
  • Patrimoine : – 16 %
  • Levées de fonds : – 98 %
  • Gouvernance des banques centrales : – 93,5 % …

Tous les chiffres donnent le tournis. Dès qu’il est question d’argent, les femmes sont moins aux avant-postes.

Quelles conclusions en tirer ? Comment faire pour changer ?

Parce que Les Fameuses s’attachent en priorité à favoriser l’empouvoirement économique des femmes et leur participation à la vie publique et économique, parce que l’argent est un concentré des stéréotypes de genre, le sujet est tout à fait approprié pour démarrer un cycle.

Au programme

Une journée ouverte à tou·te·s pour changer les idées sur l’égalité femmes-hommes.
Journée animée par :
Clémentine Lemaire • Clémence Leveau • Maud Raffray • Éric Warin

9h45

Accueil

Préparez-vous un café, un thé, un jus de pomme, démêlez le fil de vos écouteurs ou réglez le volume de vos enceintes, installez-vous confortablement….on s’occupe de vous !

10h10

Le genre et le capital

Céline Bessière & Sibylle Gollac

Si les inégalités de revenus sont bien connues, on ignore souvent que les inégalités de patrimoine entre hommes et femmes sont en train d’augmenter en France. Celles-ci sont passées de 9% en 1998 à 16 % en 2015. Quels sont les mécanismes qui favorisent l’appropriation masculine du capital et leur lien avec les inégalités entre classes sociales ? Quelles sont les origines des inégalités de revenus entre hommes et femmes, de pension alimentaire et d’héritage ? Comment, encore aujourd’hui, le droit est appliqué de telle sorte à ne pas fragiliser les patrimoines masculins ?

10h45

Le dispositif NégoTraining

Sophie Bellec

Retour sur 4 années d’une opération nantaise de sensibilisation des femmes à la négociation salariale, qui cherche à rayonner en France

11h00

Quand je me compare… je me désole : un salaire égal pour un métier de valeur comparable

Séverine Lemière

Aide-soignante, infirmière, aide à domicile, agente d’entretien ou caissière : parce que désignés comme des « métiers de femmes », ceux-ci souffrent d’une dévalorisation salariale dont la crise du Coronavirus a été un révélateur supplémentaire. Elle a également permis d’en démontrer la sous-évaluation de leur dimension stratégique. Le principe « un salaire égal pour un travail égal » impose l’égalité salariale pour le même emploi. Or, les femmes n’occupent pas les mêmes emplois que les hommes. Pour tenir compte de cette ségrégation professionnelle et atteindre l’égalité salariale, une réponse adaptée a été formulée par le droit : le principe juridique « un salaire égal pour un travail de valeur égale ». Séverine Lemière est une des spécialistes de ce biais de genre.

11h35

Le tabou de l’argent : l’empouvoirement économique des femmes, ultime levier au service de l’égalité FH

Insaff El Hassini

Qu’elles soient salariées, entrepreneures, indépendantes, fonctionnaires, contractuelles de la fonction publique, ou en recherche d’emploi, chaque femme se retrouve au moins une fois dans sa vie confrontée au tabou de l’argent et notamment renvoyée à son genre lorsqu’il s’agit de de demander et obtenir une rémunération reflétant sa juste valeur sur le marché du travail. Pourtant, l’égalité économique est une condition sine qua none à l’implémentation d’une égalité concrète & réaliste entre les hommes et les femmes et représente un véritable vecteur de croissance pour tous les acteurs de l’économie française et mondiale.

12h10

Les bons comptes font les bons amants : reprenez le pouvoir sur vos finances !

Héloïse Bolle

Les finances personnelles, cela va bien au-delà de la maîtrise d’un budget quotidien ou mensuel et d’une épargne patiemment mise de côté tous les mois. Ça se quantifie, ça se planifie et ça s’organise, même quand on ne sait pas compter (c’est faux, vous savez compter).

  • Votre salaire d’aujourd’hui, quelles conséquences a-t-il sur votre rémunération de demain ? Anticipez les impacts de vos choix professionnels sur votre sécurité financière.
  • Cette maison que vous avez achetée seule, vous appartient-elle totalement à présent que vous vivez à deux ? Sachez faire la différence entre vos biens propres et vos biens communs
  • L’appartement, le panier de courses, les dettes et les impôts, les dépenses sont-elles réparties équitablement si vous êtes en couple ? Faites vos comptes
  • Ces deniers que vous épargnez patiemment, ont-ils vraiment besoin de dormir sur votre compte courant alors que vous n’en avez pas besoin avant quinze ans ? Apprenez à trouver la bonne dose de risque.
  • Cette transaction qu’on vous propose, et qui vous permettrait de ne pas faire de vagues, préserve-t-elle vraiment vos intérêts ?

Parce que la discrimination vient aussi se nicher dans votre portefeuille, apprenez à vous poser les bonnes questions, à adopter les bons réflexes et à défendre vos intérêts en comprenant ce qui se joue dans vos finances. Car si vous ne vous en occupez pas, personne ne le fera à votre place.

12h40

Le coût de la masculinité, ce que la France économiserait si les hommes se comportaient comme des femmes

Lucile Peytavin

En France, comme ailleurs, les hommes sont responsables de l’écrasante majorité des comportements asociaux : 84 % des accidents mortels sur la route, 92 % des sanctions pour des actes d’atteinte aux biens et aux personnes dès le collège, 90 % des condamnations, 86% des mises en cause pour meurtre, 97 % des violences sexuelles… Cette liste est inépuisable et elle a un coût. Un coût direct pour l’état et un coût indirect pour la société que Lucile Peytavin, historienne et membre du Laboratoire de l’égalité tente d’estimer. Elle cherche aussi à en comprendre les origines et pose la question : n’aurions-nous pas intérêt à nous comporter… comme des femmes ?

13h15

L’égalité salariale : partie émergée de l’iceberg ?

Les Fameuses s'engagent

Il n’y pas de métiers qui paient, et d’autres non, il y a des critères divers sur lesquels jouer pour permettre aux femmes de gagner plus d’argent. Derrière les rémunérations se jouent bien d’autres choses, la segmentation horizontale du travail, la segmentation verticale, la question de la prise en charge de la parentalité…

14h00

Si « tout travail mérite salaire », faut-il rémunérer le travail domestique ?

Sandrine Rousseau

Une des conquêtes féministes des années 70 a été de faire considérer que ce qu’on appelait « les tâches domestiques » devaient être considéré comme du « travail domestique ». Visiblement, le message arrive jusqu’en Chine puisqu’en février, un tribunal a condamné un homme à verser 6300 € à son ex-femme pour toutes les tâches domestiques qu’elle a effectuées seule pendant les 5 années de leur mariage. Une façon comme une autre de reconnaître que le travail domestique a de la valeur. En France, on a calculé qu’il représenterait 1/3 du PIB s’il était rémunéré au SMIC. Une information importante quand on sait que ce travail est encore majoritairement féminin. La crise du Covid 19 l’a de nouveau démontré pendant la période de confinement jusqu’à réveiller un débat déjà ancien sur la question de la rémunération. Faut-il rémunérer le travail domestique ? La question est tantôt posé pour régler les inégalités économiques dans le couple mais le débat est aussi ouvert quand le travail est sous-traité à des « femmes de ménage », interférant avec de nombreuses questions sociales et politiques fondamentales : qui occupe ces emplois ? Quelle valeur accorder à ces activités ? Ou encore : sous quelles modalités déléguer ou non certaines tâches ?

14h30

Vers une économie féministe

Hélène Périvier

La science économique a été pensée par des hommes, pour être au service d’une société dirigée par des hommes. Elle est aussi la science sociale la moins féminisée : les femmes représentent à peine un quart des économistes. «Je suis une économiste féministe» , affirme Hélène Périvier. En levant le voile sur l’apparente neutralité des concepts et des analyses de cette discipline, elle met au jour les ressorts d’une organisation sociale issue du modèle patriarcal, centrée sur Monsieur Gagnepain, tandis que Madame Aufoyer est devenue Madame Gagnemiettes. L’économie féministe, parce qu’elle renouvelle les thèmes et les approches de la discipline, déploie des savoirs et des outils pour atteindre l’égalité des sexes. Certains ou certaines trouvent qu’il est plus clair de parler d’économie du genre, pour montrer qu’il s’agit d’un champ d’études et pas d’une approche idéologique.

15h00

Elles comptent et ça compte

Imène Maharzi

«Les femmes savent compter» et elles le font tous les jours au travers de leur consommation ou de leurs décisions professionnelles, contrairement aux croyances sur les femmes allergiques aux chiffres et à l’économie. « Leur argent compte » et leurs décisions d’achat peuvent faire une réelle différence pour façonner le paysage économique. Comme tant de choses relatives aux femmes, le pouvoir de leur argent reste encore trop souvent invisible, y compris d’elles-mêmes. Les entrepreneures comptent, pour leur impact social/environnemental ou pour leurs innovations. Si la plupart « ne font pas ça pour l’argent » et préfèrent ne pas s’en préoccuper, l’investir (dans tous les sens du terme) est peut-être leur prochain grand défi. Et elles pourraient bien en surprendre plus d’un dans ce domaine aussi !

15h30

Y’a pas que l’argent dans la vie… (quand on en a suffisamment !)

Céline Alix

En France, de nombreuses femmes qui occupent des postes prestigieux dans les organisations démissionnent avant d’atteindre le sommet. Ces départs apparemment librement choisis pourraient-ils ralentir le progrès vers l’égalité femmes-hommes dans ces lieux de pouvoir traditionnellement masculins ? Pourquoi ces femmes qui incarnent la réussite professionnelle lâchent-elles l’éponge alors qu’elles ont travaillé dur pour arriver si haut ? Parfois, c’est l’arrivée d’un enfant qui provoque la décision de partir. Parfois, c’est seulement une forme d’usure ou une envie d’autre chose. Quelles sont leurs motivations et aspirations dans ce choix ? Et quelle place occupe l’argent dans leurs arbitrages ?

16h00

Clôture