N°4 - janvier 2019
La vidéo
Une minute, un sujet édifiant.
Le chiffre
Pas la peine d’en rajouter.
de présidentes dans les instances sportives en Pays de la Loire.
L'image
Pour marquer les esprits.
LE OFF DU PRINTEMPS DES FAMEUSES, C’EST PARTI !
Pour la deuxième année consécutive, Les Fameuses s’engagent à valoriser les actions menées en faveur de l’égalité femmes-hommes sur le territoire nantais et les Pays de Loire. Ainsi, durant tout le mois de mars, entreprises, institutions, associations et divers lieux de vie publique porteront de nouveau cette cause via une centaine d’opérations des toutes natures et pour tous publics.
L’an dernier, le OFF a rassemblé plus de 110 actions, tant sur les sujets de l’égalité professionnelle que sur ceux de la place des femmes dans la cité, menées à Nantes durant la quinzaine du Printemps des Fameuses.
Si vous aussi souhaitez contribuer au mouvement, rien de plus facile ! Il vous suffit simplement de vous rendre sur le site du Printemps des Fameuses et de proposer une initiative. Petite nouveauté de cette édition, nous avons mis en place le hashtag #DéfiEgalité pour encourager le plus grand nombre à s’engager et relayer les initiatives. On vous attend !
La Fameuse
Elle s’est dit qu’elle pouvait le faire… alors elle l’a fait !
ENTRETIEN AVEC…
Audrey Sauret est general manager du Nantes Basket Hermine (NBH).
Vous avez débuté comme joueuse professionnelle de basket et êtes aujourd’hui general manager d’une équipe masculine, un poste que très peu de femmes occupent. Comment avez-vous réussi cette reconversion ?
Mon père était basketteur professionnel donc j’ai grandi avec le basket masculin. J’ai toujours eu une attirance pour ce sport, qui pour moi est le même que le basket féminin, mais juste pratiqué différemment. Après ma carrière de joueuse, je souhaitais rester dans le sport professionnel, mais je n’avais pas envie de coacher car j’avais peur que le fait d’avoir été joueuse m’empêche d’avoir le recul nécessaire. J’avais l’idée de m’orienter vers du management. Il y avait beaucoup plus d’opportunités dans le secteur masculin que féminin alors j’y ai proposé ma candidature, en partant du principe que ma carrière de joueuse et ma personnalité étaient des arguments suffisants pour convaincre.
Avez-vous été confrontée au sexisme au cours de votre carrière ?
Sexisme, c’est un terme trop fort. Mais ma carrière a décollé dans les années 1990, à un moment où la place des femmes dans le sport et la société n’était pas vraiment discutée. Il y avait donc un décalage entre les résultats très performants de l’équipe de France féminine de basket et le fait que nous étions très peu visibles. Pourtant, nous avons remporté notre premier titre européen en 2001 et nous nous sommes qualifiées pour les Jeux Olympiques en 2000 et 2004 en même temps que les garçons. Je me suis dit que si on gagnait, ça ferait avancer le choses. Et c’est la cas. Les choses ont beaucoup évolué depuis.
« Les femmes doivent accéder à de nouvelles responsabilités »
En quoi la situation a-t-elle évolué pour les femmes dans le sport ?
Notre société a évolué. Même si en tant que femme, j’aime être jugée pour mes compétences et non en raison de mon sexe, les lois qui ont été imposées ont aidé faire changer les mentalités.
Il y a aussi eu une évolution dans les médias. Avant, le sport féminin n’était pas populaire car pas connu, mais comme il n’était pas connu, on ne le diffusait pas. Il a fallu rompre ce cercle vicieux. Heureusement aujourd’hui, il y a une plus grande volonté de valoriser les sportives et leur réussite, ce qui peut séduire certains partenaires et avoir de vraies retombées économiques, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années.
Quels sont vos liens avec les autres femmes managers ?
Je suis surtout en contact avec des managers masculins ! Mais je bénéficie aussi d’un gros réseau grâce à mon ancienne école, le Centre de droits et d’économie du sport (CDES) à Limoges. La force de cette école est de nous apporter des contacts spécifiques à notre activité : par exemple, j’ai l’opportunité d’échanger avec des femmes qui occupent des postes à responsabilité, comme Brigitte Henriques, vice-présidente de la Fédération Française de Football, Marinette Pichon dans le football féminin ou Yannick Souvré, ancienne basketteuse désormais à la tête de la Ligue nationale de volley-ball. Cela permet de bénéficier de conseils et de partager nos expériences.
D’après vous, que faudrait-il faire pour faire bouger les lignes et avoir plus de femmes à des postes à responsabilité dans le sport ?
Il n’y a pas de solution miracle. Les femmes restent peu nombreuses. Même dans la pratique sportive, on trouve moins de jeunes filles qui prennent le risque de s’engager dans une carrière que de garçons. Il faut être patient et compter sur l’évolution de la société, sans pour autant se satisfaire de ce qui existe. On n’a pas seulement besoin d’avoir plus de femmes dans le sport, elles doivent aussi accéder à de nouvelles responsabilités pour faire bouger les choses.
NDLR : Entre la réalisation de cette interview et sa publication, nous avons appris la tragique disparition de Jermaine Marshall, arrière américain de 28 ans de l’Hermine, survenue vendredi 18 janvier. Toutes nos pensées vont à la famille et aux proches du joueur, à Audrey Sauret et à l’ensemble du club.
L'Infâmeuse
L’info qui donne des boutons !
SEXISME AU STADE
Des tribunes de foot interdites aux femmes ? C’est le traitement qui a été réservé aux supportrices de la finale de la 32e Supercoupe d’Italie de football, qui s’est déroulée le 16 janvier à Djeddah en Arabie Saoudite. Le match, qui opposait la Juventus à l’AC Milan, a séduit plusieurs dizaines de milliers de spectateurs.
Petit détail, la majorité des 60 000 places du King Abdullah Sports City Stadium étaient interdites aux femmes. Le seul endroit où l’organisation tolérait les représentantes du sexe féminin étaient les loges VIP et les gradins réservés aux familles (comprendre : « en présence d’hommes ») situés tout en haut du stade, un lieu stratégique pour bien profiter du spectacle… quand on est doté de jumelles ou d’yeux bioniques. La reste des tribunes étaient réservées aux « célibataires », c’est-à-dire aux hommes, car quelle femme peut bien être célibataire en 2019 ?
Rappelons qu’il y a tout juste un an, les femmes étaient totalement interdites de stade en Arabie Saoudite. Une avance notoire au regard des instances italiennes, qui se sont félicitées de cette mise au ban. En effet, pour Gaetano Micciche, président de Ligue italienne de football, il s’agit là d’une première historique qui marquera les esprits…
Zoom et dézoom
On part d’ici, on va voir ailleurs.
LES SPORTIVES À LA UNE
Comment parler de sport sans parler des femmes qui le font ? Même si les chiffres restent insatisfaisants, les femmes représentent aujourd’hui 37,5 % des licences sportives. Dans les Pays de la Loire, cette proportion est légèrement inférieure à la moyenne nationale (35 %) mais les femmes restent néanmoins plus nombreuses à pratiquer un sport que dans les autres régions. C’est en partant de ce constat que Ouest-France a décidé de lancer sa newsletter hebdomadaire gratuite intitulée « Sportives ». Chaque mercredi, le journal propose désormais une sélection de ses meilleurs articles, portraits et reportages consacrés aux équipes féminines et sportives de l’Ouest et d’ailleurs. Cette démarche fait écho à la représentation accrue des sportives dans la presse : la couverture médiatique des femmes dans le sport est passée de 7 % en 2010 à 20 % en 2016. Une progression insuffisante mais notable.
Aurélie Besson a elle aussi décidé de mettre en lumière les femmes athlètes de haut niveau, les clubs féminins et les bénévoles qui s’investissent dans le sport. Lassée de voir les femmes reléguées au rayon de la presse féminine et quasi absentes des médias sportifs, elle fonde le Les Sportives magazine avec ses propres deniers. D’abord fragile, ce projet a su séduire un large lectorat. Aujourd’hui, le trimestriel est tiré à 20 000 exemplaires et compte 1 500 abonné·es, dont la moitié d’hommes.
Au sommaire, des portraits de superstars du sport mais aussi des focus sur des sportives inconnues, avec la volonté de parler de toutes les femmes, « de la voisine qui fait du jogging à Serena Williams ».
GIRL POWER
C’est une première mondiale. Aux États-Unis, Sarah Thomas est devenue la première femme à arbitrer des matchs de play-offs de la Ligue nationale de Football américain (NFL). La « referee » est entrée dans l’histoire en officiant lors de la rencontre qui a opposé les Chargers de Los Angeles aux Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Ces phases du championnat, où s’affrontent 12 équipes pour gagner leur place en finale du Super Bowl, sont très populaires aux États-Unis et offrent à l’officielle américaine une exposition inédite pour une femme. Embauchée en 2015, Sarah Thomas faisait déjà figure d’OVNI en devenant la première femme arbitre à travailler à temps plein pour la NFL. Un parcours qui détonne dans le monde de l’arbitrage, où les femmes demeurent largement sous-représentées : on compte par exemple moins de 5 % de femmes arbitres au sein des fédérations françaises de football, de hockey sur glace ou de rugby…
Autre femme à se démarquer dans un univers très majoritairement masculin, la Nantaise Mélanie Briot est la seule femme en France à diriger une équipe cycliste féminine, la Team du Pays de Dinan. A seulement 29 ans, la directrice sportive vient perturber les statistiques. En effet, dans notre pays, seules 17,8 % de femmes occupent des postes de cadres techniques et sportives. Cette ancienne championne régionale junior des Pays de la Loire et championne régionale sur route a fait ses armes à Saint-Sébastien-sur-Loire, Flers en Normandie, puis à Brest et Cholet, où elle devient directrice sportive. Désormais en charge de toute la logistique, Mélanie Briot entend bien faire monter la Team du Pays de Dinan en division nationale 1 en 2020 et pourquoi pas diriger une équipe d’hommes, bien qu’elle concède qu’il est « très compliqué pour une femme d’être directeur sportif » et que « le milieu masculin est très fermé ».
L'agenda
Théâtre : La part égale de et avec Chloé Martin
📅 Du jeudi 7 au samedi 9 février à 21 h – Le TNT
Dénoncer les préjugés sexistes, voici le thème auquel s’attaque Chloé Martin avec une joyeuse impertinence dans ce seule-en-scène. Avec poésie, humour et franc-parler, la comédienne/autrice s’attache à jouer avec les mots pour défaire les clichés de genre.
Sport : L’Indoor de Nantes, meeting d’athlétisme
📅 Samedi 26 janvier – Stadium Pierre Quinon
Le club du Nantes Métropole Athlétisme vous donne rendez-vous pour son traditionnel Meeting Nantes Métropole Indoor, première étape du circuit Élite français. Au programme des compétitions d’hommes et d femmes, dont le 60 m, le 60 m haies, le 800 m ou le triple saut.
Lecture : Paroles d’héroïnes quotidien de la Cie Science 89
📅 Mardi 29 janvier – Salle Francine Vasse
Lecture d’une vingtaine de témoignages d’autrices inconnues ou connues (Simone Veil, Simone de Beauvoir, Louise Michel, Flora Tristan…), qui se battent pour un monde plus juste, plus humain et plus égalitaire, et font de l’histoire des femmes l’histoire de toute l’humanité.
Le Printemps des Fameuses
📅 21 et 22 mars 2019 – Stereolux, Nantes.
La billetterie du festival annuel de l’égalité femmes-hommes est ouverte ! En voilà, une belle idée de cadeau pour les fêtes. Stimulante, bousculante, divertissante : soyez au rendez-vous de cette 6e édition.