Sandrine Rousseau

Sandrine Rousseau

Vice-présidente de l'Université de Lille en charge de la vie universitaire, économiste spécialiste de l'environnement et de l'économie du care

Sandrine Rousseau a été candidate à la primaire EELV pour la Présidentielle 2022. Elle est vice-vrésidente de l’Université de Lille en charge de la vie universitaire ainsi qu’économiste spécialiste de l’environnement et de l’économie du care. Sandrine signe l’ouvrage Du Balai ! un essai sur le retour de la domesticité (Editions Raisons d’Agir) ainsi que Oui l’écologie c’est social ! (Editions Les Petits Matins) et d’autres ouvrages.

Si « tout travail mérite salaire », faut-il rémunérer le travail domestique ?

Une des conquêtes féministes des années 70 a été de faire considérer que ce qu’on appelait « les tâches domestiques » devaient être considéré comme du « travail domestique ». Visiblement, le message arrive jusqu’en Chine puisqu’en février, un tribunal a condamné un homme à verser 6300 € à son ex-femme pour toutes les tâches domestiques qu’elle a effectuées seule pendant les 5 années de leur mariage. Une façon comme une autre de reconnaître que le travail domestique a de la valeur. En France, on a calculé qu’il représenterait 1/3 du PIB s’il était rémunéré au SMIC. Une information importante quand on sait que ce travail est encore majoritairement féminin. La crise du Covid 19 l’a de nouveau démontré pendant la période de confinement jusqu’à réveiller un débat déjà ancien sur la question de la rémunération. Faut-il rémunérer le travail domestique ? La question est tantôt posé pour régler les inégalités économiques dans le couple mais le débat est aussi ouvert quand le travail est sous-traité à des « femmes de ménage », interférant avec de nombreuses questions sociales et politiques fondamentales : qui occupe ces emplois ? Quelle valeur accorder à ces activités ? Ou encore : sous quelles modalités déléguer ou non certaines tâches ?