Militant de la lutte contre le sida, le Dr Kpote intervient depuis une dizaine d’années dans les lycées et centres d’apprentissage d’Île-de-France, de Versailles à Clichy en passant par Paris, comme « animateur de prévention ».

Mise en scène de la séduction sur les réseaux sociaux, intimités partagées, objectivisation des corps dans la téléréalité et les clips, accès en haut débit au porno… Comment se construire en accord avec son corps, comment vivre pleinement sa vie affective et sexuelle dans une société très normative ? Comment vivre une sexualité positive quand on est une femme, un·e homo/bi, une personne trans et qu’on est discrimin·ée ? Ces inégalités génèrent de la vulnérabilité au moment des choix, influencent le consentement. La question se pose d’autant plus que l’éducation stéréotypée et la masculinisation de l’imagerie pornographique restent prédominantes, que le corps et le plaisir féminin demeurent tabous, que les filles ne sentent pas toujours légitimes pour imposer leurs choix dans la relation. Dans les animations de prévention, moins hygiénistes que dans les années 80, on interroge les représentations et les idées reçues, on déconstruit les stéréotypes, on essaye de s’affranchir des normes pour contribuer à rééquilibrer les relations entre les femmes et les hommes, à permettre à chacun·e de vivre pleinement sa vie affective.